Frédéric, lui, est tombé dans le plat Lagahe en arrivant à Pau en 2011. La chance. L’ingénieur de 41 ans cuisine comme un chef – même s’il dit que non. Il s’est quand même attaqué à un tournedos de biche sauce grand veneur épaulé par Hervé, l’homme de toutes les situations culinaires. « Il m’a donné un morceau de foie gras, un bouquet garni et du chocolat pour la sauce. Il a toujours la bonne astuce. Ils sont très attentifs à nous, ils sont présents. » Les petites astuces, Fred les retient. Comme ajouter du sucre sur les ris de veau pour les faire griller ou encore faire cuire une côte de boeuf à la perfection – ceux qui ont envie de savoir demandent à Hervé. Les enfants de Frédéric, Camille et Alexandre, mangent là-bas les très bons cordons bleus avant de le devenir peut-être un jour. La famille devenue paloise a adopté en arrivant ici « la chistorra, la garbure, les coeurs de canards sans oublier notre révélation, l’andouille béarnaise. Il y a de quoi se faire plaisir », sourit Frédéric. Depuis qu’il sont là, aucun Noël ne se passe ailleurs que chez eux, c’est la famille qui se déplace de Savoie et de région parisienne. Pour faire gogaille, tous les festins mènent les hommes, par le bout de leur nez de fin gourmet.

Du côté de chez Germaine et José, 82 et 75 ans et 50 ans de mariage s’il-vous-plaît, on ne s’en cache pas. « Il y en a un derrière qui fait la gueule ». José pointe son four du doigt qui ne voit plus un rôti ni un poulet parce qu’ils ont décidé de lever le pied côté cuisine, et de se régaler chez Lagahe avec les plats cuisinés. Et ils ont bien raison. « Chez Lagahe, c’est comme dans le cochon, tout est bon. On aime prendre les conserves qui sont d’excellente qualité, les saucisses confites, pâtés, daube… C’est un très beau commerce, tant sur les produits que sur l’accueil. Il y a Hervé toujours de très bons conseils, Manex le basque pince sans rire. Si vous le chatouillez un peu, il répond avec finesse. Et Cédric, le petit blondinet, l’homme à la moto. Sans oublier Marc et Laura qui s’investissent énormément, et 3M comme je l’appelle. La maman de Laura, Marie-Madeleine Maisonnave.» Et l’esprit de famille fut. Depuis 15 ans, les liens se créent, ils sont venus une fois et revenus toujours. D’abord avec les enfants qui avaient toujours droit à un petit bout de saucisse sèche. Puis tous les deux, maintenant que les enfants sont grands.

En dégustant les mets et les mots de chacun, on a envie de déposer sur une nappe vichy les saveurs des adeptes des bonnes choses. Lagahe. Toutes les saveurs sans exception. Même celles de la vie, du partage et de la convivialité. Celles qui rassemblent, qui éclatent de rire, qui aiment et qui inspirent…