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Ma Guadeloupe, c’est un tout petit pays, mais c’est un paradis !

Je ne sais pas par où commencer pour vous raconter mon île et je sais que cela ne sera jamais assez long pour tout vous dire. La Guadeloupe ce n’est pas juste un voyage le temps d’un été. C’est mon île ! Ti gwadloup an mwen, sé on tou piti péyi mé sé an paradi ! (Ma Guadeloupe, c’est un tout petit pays mais c’est un paradis !) Voilà maintenant 9 ans que je l’ai quittée pour partir à l’aventure de la métropole. J’ai quitté ma famille et mon pays pour de nouveaux horizons comme on dit ! Au départ pour les études puis pour écrire une nouvelle partie de ma vie. Alors dès que j’ai l’occasion d’y retourner, je n’hésite pas pour les vacances d’été ou de Noël bien que l’un des avantages d’une île tropicale, c’est de pouvoir y aller toute l’année. Par le hublot, je retrouve déjà les eaux turquoises, les bancs de sable de l’îlet Blanc et de l’îlet Caret – qui se transforme et disparaît à vue d’œil -, les mornes (collines), les petits toits rouges. On survole la mangrove et voilà la piste d’atterrissage. Enfin de retour après ces 8h de vol qui sont toujours trop longues dans ce sens !

Ma Guadeloupe, c’est autant de paysages, de petits plats et de cultures qui se mélangent.

Dans la même journée, vous pouvez partir le matin à Bouillante faire votre baptême de plongée dans la réserve Cousteau en passant par la route de la Traversée, manger sur place un bokit ou un agoulou – sandwichs garnis de crudités et de viande – et repartir dans l’après-midi direction le Tapeur pour un parcours d’accrobranche en pleine forêt tropicale et finir par un bain de rivière à la Cascade aux Écrevisses.
Vous pouvez aussi partir faire un petit tour sur l’îlet Caret, tôt le matin – vers 8h-9h – vous y serez tout seul et là je vous jure – pour l’avoir vécu – que vous aurez l’impression d’être le roi du monde. Jeter l’ancre dans la « piscine » entre les îlets Caret et Fajou. Plonger en palmes, masque et tuba pour admirer les coraux et les poissons jusqu’à la barrière de corail, se faire quelques frayeurs en tombant nez à nez avec une murène ou un mérou. L’après-midi, aller sauter en parachute à Saint-François pour réaliser un rêve de votre longue liste, et en prendre plein les yeux avec le palpitant à 10 000 ! Et finir cette journée avec un peu de douceur en allant déguster un sowbé coco (sorbet coco) à la Pointe des Châteaux.

C’est vrai ! La Guadeloupe est la destination pour les adeptes du farniente, du sable blanc et de l’eau à 28° mais pas seulement. Pour les plus sportifs ou ceux qui préfèrent les randonnées en forêt, vous ne serez pas déçus avec l’ascension de la Soufrière.

En ce qui me concerne, j’ai attendu 26 ans pour gravir la vieille dame. Eh oui, 26 ans d’attente. Cette fois-là, je me suis dit « je ne peux pas repartir encore une fois sans l’avoir fait ». Un peu plus d’une heure d’ascension, en ayant de temps en temps en tête qu’elle est toujours active et que ça gronde sous nos pieds. Et voilà le fameux panneau « La Découverte 1467 m » ! Avoir la tête dans les nuages, sans voir à quelques mètres devant soi et se rapprocher toujours plus près de ce bruit assourdissant et de cette odeur de soufre (en allant au-delà des limites, mais ça il ne faut pas le dire !) pour espérer voir les fumerolles de soufre. Sensations garanties ! Mon seul bémol, le temps nuageux qui n’a pas voulu s’échapper quelques instants pour nous laisser admirer la vue. Une autre fois peut-être, enfin c’est sûr ! Il faut dire que la période n’était pas la meilleure. En décembre, ce n’est pas l’idéal pour voir la Soufrière complétement dégagée. La descente est toujours plus agréable, plus facile surtout quand on sait qu’à l’arrivée vous ferez trempette dans le bassin des Bains Jaunes dont l’eau de rivière est à environ 30°.

La Guadeloupe c’est aussi d’autres îles. Eh oui, parce qu’on n’a pas la chance d’avoir qu’une seule île mais plusieurs. Alors ne partez pas sans en avoir visité quelques-unes.

Direction la pointe de la Grande-Terre, Saint-François et son port pour prendre la navette pour la Désirade. Cette île, c’est le dernier petit bout de terre avant l’immensité de l’Atlantique. Moins touristique que les autres, on peut dire que la Désirade se gagne quand on sait que sa traversée en bateau n’est pas des plus calmes. Bon ! J’avoue, ça tangue pas mal surtout au passage de la Pointe des Châteaux et de son emblématique croix blanche. Alors pour ceux qui n’ont pas le pied marin comme moi, prévoyez un cachet avant le départ et surtout fixez l’horizon ! Vous pourrez ainsi voir des baleines au large, surtout entre avril et juin, ou sourire au passage des dauphins qui viennent souvent s’amuser avec le bateau.

À peine le pied à terre, c’est direction Baie-Mahault à l’autre bout de l’île. C’est aussi mon chez moi. C’est pas compliqué, c’est tout droit sur la route principale, impossible de se perdre. Je pose mon sac et avant d’aller piquer une tête, je réserve chez Nounoune, le seul restaurant de la plage. Elle m’a vu grandir et moi, je ne la vois pas vieillir. Pres que 90 ans et elle est toujours là Nounoune. Toujours fidèle au poste avec son tablier madras bleu dans les cuisines du restaurant familial. Chez elle, c’est plats typiquement créoles et que des produits frais – poissons et langoustes – souvent péchés quelques heures avant le début du service par Bibi, son petit-fils, un ami d’enfance.

Je vous conseille de réserver une table mais aussi de passer commande de votre menu avant 11h pour être sûr d’avoir du choix. Tout part très vite ! Un ti punch cajou, un fricassé de langouste, de lambi ou de chatrou (pieuvre) ou encore un bon petit court-bouillon de poissons accompagné de riz blanc et de gratins d’ignames. Et pour finir le dessert typique de l’île, un sorbet coco et son sirop de cajou ! Hmmmm, rien que d’y penser.

Une autre île, une autre direction

Le bout de la Basse-Terre, Trois-Rivières et son port pour 20 minutes de traversée – cette fois beaucoup plus calme – pour une arrivée aux Saintes, à Terre-de-Haut, mon petit paradis ! Je crois que je ne me lasserai jamais de cet endroit considéré comme l’une des plus belles baies au monde.

Question hôtellerie, après avoir fait le tour de presque toutes les locations de Terre-de-Haut et ce n’est pas ce qui manque aux Saintes étant donné que presque tous les saintois proposent un logement, vous trouverez de la petite chambre chez l’habitant à la villa avec piscine à débordement pour 20 personnes. Vous avez le choix et à tous les prix. Cela fait quelques temps que nous avons élu domicile aux 4 Colibris, trois petits bungalow pour deux et une maison pour cinq avec accès direct et privé à la mer et une vue magnifique sur la baie, et ce à deux pas du débarcadère et surtout à deux pas d’une vendeuse de crêpes de poissons.

Quand je suis ici, c’est ma destination voyage en famille ou entre amis, à petit prix pour un dépaysement total de quelques jours pas très loin de la maison. Un ailleurs dans mon ailleurs. Je ne me lasse jamais de cette arrivée dans la baie des Saintes entourée de ces nombreux mornes et toits rouges. Je vais vous faire râler quand je vais vous dire que j’ai nagé avec des dauphins qui y avaient élus domicile pendant quelques années. Instant magique, excitant, que je sais privilégié.

À la descente du bateau, un conseil aux gourmands « hâtez-vous! ». Non loin, sous son parasol bleu, toujours fidèle, notre fameuse petite vendeuse de pâtés au crabe, à la morue ou encore au poisson et d’accras mais surtout ce sont ses crêpes de poissons et de lambis qui font fureur. Un conseil, soyez les premiers car les crêpes partent comme des petits pains !

Les crêpes dans le sac ou déjà en bouche, direction le Pain de Sucre, la plus belle plage des Saintes. Pour les moins adeptes de la marche ou les plus paresseux, je vous conseille de louer un scooter parce que les Saintes se résume à ces mornes et donc à un peu d’exercice physique ! Pour ma part, par habitude et parce qu’aux Saintes le temps n’existe plus, on vit à son rythme, j’opte pour mes petits petons. Même si ce petit bout de plage devient de plus en plus prisé, je conseille d’y aller assez tôt, avant la foule des bateaux, pour trouver une petite place pour la serviette. Prévoyez aussi palmes, masque et tuba pour faire le tour du rocher et voir les fonds très appréciés aussi des plongeurs ! L’eau à 28°, malgré quelques courants froids de temps à autres, est très calme et claire. On y admire de nombreuses espèces de coraux, des poissons et il n’est pas rare d’y rencontrer une tortue.

Une chose à faire également aux Saintes, c’est la montée au Chameau qui porte bien son nom. Je le conseille tôt le matin ou en fin de journée afin d’éviter la chaleur. Prévoyez des baskets. Je conseille de monter par la route – le chemin officiel – et de redescendre par la trace sentier) en suivant le balisage de points jaunes marqués sur les arbres et les roches. Je vous l’accorde, il faut pas mal grimper pour arriver en haut mais une fois le sommet atteint la vue est juste magnifique. Une vue globale des Saintes, de Marie-Galante, de la Guadeloupe, de la Dominique et s’il fait beau de la Martinique.

Et comme on dit, l’effort, ça creuse ! Ti bo doudou – plus connu sous le nom de « Chez Georges » pour les locaux – est considéré comme le meilleur restaurant de l’île et je ne dirai pas le contraire alors pensez à réserver.

Georges, son sourire et sa bonne humeur, nous accueille et nous fait déguster les produits frais de la mer avec son menu à 25 €, les pieds dans le sable, presque dans l’eau, avec une vue sur la baie des Saintes. En parlant de restaurant les pieds dans l’eau, ou presque, je conseille aussi Ti Kaz La et ses associations originales.  » La dernière que j’ai goûté : carpaccio d’espadon, roquefort et chorizo. Improbable mais une tuerie ! Il n’en restait pas une miette ».

On me demande souvent ce que je fais ici quand je dis que je viens de Guadeloupe. Et c’est souvent dans ces moments là que je me rends compte de la chance que j’ai d’être née et d’avoir grandi là-bas et surtout de savoir que ce sera toujours mon chez moi !

Eh oui ! C’est mon chez moi. C’est l’endroit où je suis née, où j’ai grandi. Sé kaz an mwen. Kilti an mwen. Ti péyi an mwen. (C’est ma maison. Ma culture. Mon pays).

Mes conseils

Compagnies aériennes

Air France, Air Caraïbes, XL Airways et Corsair. Depuis la province, privilégiez Air France, les billets sont moins chers et vous n’avez pas la contrainte de l’enregistrement des bagages une fois arrivé à Paris.

Quand partir ?

L’avantage de la Guadeloupe c’est qu’il fait beau toute l’année ! De novembre à mai, c’est la saison « sèche » avec de bonnes températures et du soleil. De juin à octobre, c’est la saison cyclonique même si ils se font rares comme le mauvais temps. Sur cette période, il fait chaud et humide.

Combien de temps ?

Au minimum 15 jours sur place pour prendre le temps de visiter la Guadeloupe et surtout les petites îles (La Désirade, Les Saintes et Marie-Galante).

Comment se déplacer ?

Oubliez tout de suite les transports en commun sauf si vous avez vraiment le temps et que vous aimez le côté atypique ! Privilégiez la location de voiture et préparez vous à conduire à « l’antillaise » et je peux vous dire que ce n’est pas pire qu’à Marseille.

Où manger ?

De la cuisine rapide sur le bord des plages, au restaurant typiquement antillais, en passant par les restaurants gastronomiques qui revisitent la cuisine créole, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. 
Il n’est pas rare de voir des « camions » (food trucks) qui proposent de la cuisine rapide (et pas très diététique) comme les bokits et agoulous pour des prix très abordables, entre 2 et 5 € le sandwich, selon votre garniture.

Ce que j’apprécie, ceux sont les restaurants sur les plages – qui ne payent pas de mine pour certains – mais où vous êtes sûrs de vous régaler pour des prix très abordables. Le Banana’s sur la plage de Grande-Anse à Deshaies proposent des menus (entrée-plat-dessert) de 10 € à 40 € selon si vous optez pour du poulet, poisson ou encore de la langouste.

Si vous souhaitez manger de la langouste les pieds dans le sable, face à la mer, je vous conseille le seul restaurant de la plage Anse Laborde à Anse-Bertrand. Un petit resto sans prétention mais la langouste grillée péchée le matin même y est excellente ! Et les serveuses sont adorables et toujours souriantes. Tout cela pour 25 € le menu.

Pour les plus gourmands et gourmets, une de mes références : la table du Poisson Rouge sur les hauteurs de Deshaies. L’association parfaite entre cuisine française et cuisine créole. Un vrai régal pour les papilles dans un décor dépaysant et totalement atypique. Mon véritable coup de cœur. Le budget est plus conséquent, environ 50 € le menu, mais ce restaurant est une référence.

BLOSSOM #04 MAI 2017
Ma Guadeloupe, c’est un tout petit pays, mais c’est un paradis !
Camille, 26ans
Lons