Guillaume Planché a de l’or dans les mains. Et du soleil dans les yeux lorsqu’il vous parle de son métier. Un métier rare : celui de luthier-archetier. Voilà plus de vingt ans qu’entre ses doigts le bois prend forme pour se muer en violons, altos, violoncelles… hors norme. 

« Petit, j’adorais écouter des morceaux de musique irlandaise, québécoise ou klezmer, interprétés au violon. Ce côté festif m’a donné envie de jouer de cet instrument. J’ai commencé à 8 ans ». Ado, à Montpellier, Guillaume découvre le travail minutieux des luthiers et tombe sous le charme. Mais c’est l’émission de télévision Le Grand Échiquier dans laquelle est invité le talentueux luthier Étienne Vatelot, fondateur de la seule école française de lutherie, qui le fera vibrer. Il débute donc son apprentissage en 1988 à l’École Internationale de Lutherie Jean-Baptiste Vuillaume à Mirecourt. Là pendant 5 ans, il apprend à fabriquer et réparer violons et altos et obtient, in fine, son Diplôme des Métiers d’Art avec la réalisation d’une viole d’amour. « Il y a un lien particulier dans la fabrication de ces instruments. On est dans le toucher, la sensualité. La forme influe sur la sonorité. » Par la suite, il enrichit ses techniques de réparation à l’étranger (Copenhague, Tokyo, Hong Kong) puis en 1996 travaille dix ans aux côtés de Serge Boyer, luthier à Paris, spécialisé dans l’art de la haute restauration et l’expertise. Il y rencontre sa femme, Mylène, violoniste venue acheter un violon. Désireux de prendre son envol, il reprend l’atelier de Jean et Florence Seyral à Bayonne dès le mois de janvier 2009 et vient de s’installer à Biarritz dans le village Iraty. Guillaume signe aujourd’hui une dizaine de violons et altos par an, répare, entretient instruments et archets, restaure, diagnostique, tel un médecin. Habité par une joie intérieure, il est toujours à l’affût d’une matière à chercher, dans le dessin, la sculpture, la science du vernis, la résonance. Histoire sans doute de leur donner une… âme.

Guillaume Planché’s hands work miracles. And his eyes sparkle when he talks about his work. He practises the rare craft of luthier-archetier[1]. For more than twenty years now his hands have been shaping wood, transforming it into exquisite violins, violas and cellos.

“When I was little, I loved listening to traditional music, and I started playing the violin when I was eight.” As an adolescent, Guillaume discovered the meticulous craft of the luthiers in Montpellier, but it was the talented luthier Etienne Vatelot, one of the guests on the TV show Le Grand Échiquier and founder of the only French lutherie school, who really struck a chord. He was admitted there in 1988 and finally obtained his Degree in Art Professions by handcrafting a viola d’amore. “There’s something special about making these instruments. It’s all about touch and sensuality, and the shape affects the sound.” After graduating, he honed his skills by repairing stringed instruments internationally (Copenhagen, Tokyo, Hong Kong); then in 1996 he worked for ten years alongside Serge Boyer, a Paris-based luthier and specialist in the art of fine restoration and expertise. It was there that he met his wife Mylène, a violinist. Eager to spread his wings, in January 2009 he took over the workshop of Jean and Florence Seyral in Bayonne, and set up shop in Biarritz, in the Village Iraty business park. Guillaume produces about a dozen violins and violas every year, repairs, services and adjusts instruments and bows, restores and diagnoses, just like a doctor. He is always researching new material to work with, in art, in sculpture, in the science of varnish, in resonance – doubtless striving to give his instruments a soul.

[1] A stringed-instrument maker and bow maker