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La rencontre la plus corse des corses

Il y a de ces destinations qui même pour la première fois vous inspirent et vous marquent. Je les aime ces gens et endroits de caractère, ceux qui ne ressemblent à personne et où chacun se sent unique. Elle est belle cette Corse, celle qui transpire la tradition, celle qui émeut et qui étonne.

Dimanche

Au départ de Bonifacio, bienvenue au port. Nous sommes au mois de juin et le monde n’est pas encore là pour arpenter les rues. L’idéal. Ici, ils l’aiment leur « pays », pour eux le plus bel endroit de la Terre. Ils sont fiers et ont bien raison de l’être. Depuis la mer, les falaises de calcaire blanc s’imposent et la ville de Bonifacio les surplombe avec délicatesse. C’est tellement beau, il est 10h du matin, la journée commence bien. On continue notre chemin en prenant le bateau depuis le port de Bonifacio et les îles Lavezzi nous font découvrir les premières eaux translucides de notre voyage, ce n’est qu’un début. Retour au port, et dégustation de moules à la bonifacienne, un délice ! Moules fraîchement pêchées, sauce tomate, poivrons, romarin, frites maison…

L’après-midi, le soleil cogne fort mais les pierres de la vieille ville nous protègent de la chaleur. Dans tous les bars, les restaurants, au pied de la porte des magasins, ils tchatchent ces corses, le soleil dans la voix, l’amour  de leur île dans les veines. Et quel accueil, partout c’est leur sourire qui nous ouvre la porte. Nous rentrons heureux de cette première journée, ces instants de bonheur n’ont pas de prix

Lundi

Le lendemain, nous voilà Porto-Vecchio, ville plus industrielle cette fois-ci mais qui garde en son coeur des rues typiques et des restaurants qui valent le détour ! L’assiette gourmande de charcuterie corse sur la place en face de l’église, une belle adresse. L’après-midi et les après-midi suivantes nous avons sillonné les plages de cette Corse du Sud : Pallombaggia, Rondinara… Toutes plus belles les unes que les autres mais on retiendra sans conteste les plages de Santa Giulia et la Grande Spérone. Une pensée pour ceux qui n’aiment pas l’avion, les tropiques sont à deux pas de chez vous et accessibles en ferry ! Sable blanc et eaux turquoises, les petites merveilles comme la plage de Spérone ne vous seront pas toujours indiquées dans les guides.

« On se baigne seuls au monde et plein de poissons aux pieds »

Mardi

En sillonnant la côte est de Bonifacio à Solenzara, un restaurant en bord de mer dégage un parfum de grillades. Arrêt imprévu, mais obligatoire. Nous voilà chez Jean-Claude, à Tarco. Le plat est très bon, mais ce n’est pas de cette saveur dont je vous parlerai. C’est celle de la rencontre avec un homme de 77 ans, le patron, Jean-Claude. Un personnage haut en couleur, une personnalité comme rarement on en rencontre. Il nous dévoile sa vie autour d’un verre de dijo qu’il nous offre à la fin du repas. Son histoire est celle d’un homme heureux, qui écrira sur sa tombe comme il nous dit « j’ai bien ri ». Jean-Claude donne du temps à ceux qui l’écoutent et qui ont eu la chance de croiser son chemin. Comme la fameuse Sartène, la ville la plus corse des corses que nous avons visitée le dernier jour, Jean-Claude a été pour nous LA rencontre, le plus corse des corses.

Sa fierté impose mais nous touche car il a grandi ici. Son pays de coeur c’est celui-ci

Vêtu de blanc de la tête aux pieds, parce qu’il se trouve « beau comme ça », il nous invite à revenir le soir pour écouter les chants corses qui ont lieu une fois par semaine. Une merveille, des voix inoubliables. Car oui nous sommes revenus, trop attirés par cette authenticité qui nous parle. Jean-Claude prend aussi le micro et chante Le métèque de Brassens, comme il dit, « l’histoire de ma vie ». Un moment émouvant et inoubliable pour moi, quelques petites larmes montent, il dégage tant de passion. Extraordinaire Jean-Claude, un livre ouvert, pour un moment suspendu. C’est dans l’après-midi de mardi que nous sommes restés vers Tarco pour pouvoir revenir chez Jean-Claude le soir. Direction les aiguilles de Bavella, la montagne Corse, ou les pics semblent trancher la montagne par milliers. La route est sinueuse mais le paysage est splendide. Avant d’arriver en haut, l’Ospédale, un village au milieu de nulle part, surplombant le golfe de Porto-Vecchio, sublime ! Ce village cache même un trésor, un lac exceptionnel donnant l’impression de se retrouver un instant au Canada. Tout nous émerveille.

Mercredi et jeudi

Les plages de Corse, les merveilles de l’île de Beauté. La grande Spérone est un hasard sur notre chemin en direction de Piantarella, on ne fait rien, on se régale les yeux. On profite, pas d’heures, peu importe, c’est le bonheur. Nous sommes aux caraïbes le temps d’un instant. Pour y accéder, quelques petits sentiers ombragés aux abords d’un golf surplombant la mer. On a plus qu’à croiser les doigts pour que les joueurs ne dévissent pas. Plus au Nord, Santa Giulia et ses eaux translucides nous fascine. Sur 300 mètres au moins, on marche vers le large sans même avoir l’eau au-dessus des épaules. Caché derrière les lauriers et pins, le restaurant Moby Dick offre le temps d’un déjeuner une vue imprenable sur la plage.

Vendredi

La belle Sartène.

Costume de pierre au-dessus des collines, elle a de la prestance. Ses rues étroites ne laissent parfois passer qu’un homme et c’est tout son charme. Ici et là, les restaurants proposent les plats traditionnels au bruccio, au jambon de porc noir et fromages du coin. Difficile de se tromper d’adresse.

Bien sûr, la Corse est encore plus belle quand tu as les bonnes personnes avec toi. Là-bas, il y a tout ce que j’aime, beaucoup de soleil, des plages magnifiques, des bons produits et des gens fiers de leur terre qui me rappellent ceux de chez moi. On reviendra.