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Douze jours en amoureux aux Seychelles

Allô Manman ? Tu pourrais me prendre les enfants pour qu’on puisse partir en amoureux aux Seychelles ? C’est pour fêter nos 20 ans de mariage… Ce n’est pas tous les jours qu’on fête ça, hein ? Et puis, t’as de la chance d’avoir une fille heureuse en amour et un beau-fils qui t’adore, sans parler de tes petits enfants qui raffolent de leur grand-mère ! Non, ce ne sera pas long, une poignée de jours, allez, au pire une petite semaine, bon au maximum 10 jours.

Ok, ok. Ce voyage a pris 12 jours. M’enfin, 12 c’est tout proche de 10, non ? On ne va pas en faire toute une histoire quand même. Et puis, ça en valait vraiment la peine.

 

D’abord, on a bien fait rêver tout le monde avec notre voyage à la destination paradisiaque. Oui, parfaitement, offrir du rêve, ça fait du bien. Ensuite, nous nous sommes envolés le coeur léger, prêts à affronter le soleil à grands coups d’écran total, la mer à grands coups de palmes et les papilles à grands coups de cuisine créole. Alors ? Humm… comment dire ? Les papilles ont été servies (mes cuisses aussi au point où ma balance refuse que je monte sur elle sous peine de suffocation), avec tous ces petits plats divins sentant le soleil, la mer et la noix de coco. Parenthèse culinaire et diététique : Vous êtes à la recherche d’un régime pour étoffer votre silhouette? Vous avez TOUT essayé mais rien ne marche ? Tester le nougat-coco. Je n’ai que ça à dire ! Parenthèse fermée.

Les grands coups de palmes, oui… MAIS la mer étant agitée, la sortie snorkeling a viré en mal de mer et pour ma part une irrépressible envie de faire profiter de ma cuisine créole à tous les jolis poissons colorés.

Le soleil. Heu... Bon, alors là,
faut que je vous dise :
Je pense que nous sommes les seuls imbéciles au monde à avoir payé aussi cher pour un temps aussi moche !

Je n’ai JAMAIS vécu ça ! Il a plu sans arrêt. Et je ne parle pas de ces pluies tropicales qui rincent tout et se stoppent aussi vite qu’elles sont apparues ! Non, non… un vrai déluge d’eau tiède qui inonde les rues et vous vole vos tongs. Alors, me direz-vous, est-ce qu’on a aimé les Seychelles ? Et bien contre toutes attentes, oui, on a adoré. C’est beau, même sous la pluie, c’est bon, même si on redonne aux poissons son repas et surtout, surtout… c’était avec mon amoureux, sans les enfants. Et ça… ça vaut tous les vomis du monde ! Tiens d’ailleurs, je me ferais bien un petit week-end à Rome. Allô Manman? Moi, ce que j’aime dans les voyages, c’est le fait d’y aller. D’abord, j’adore construire mon voyage, fouiller pour trouver LA destination, comparer les hôtels et avoir des avis… Et puis, arrive ce moment que je déteste le plus : préparer les bagages. Dois-je prendre autant de paréos ? Ai-je pris assez de paréos ? Dois-je prendre une paire de chaussures par tenue ? Dois-je prendre autant de tenues ? Non, vraiment, je déteste ça. A ce moment-là du voyage je serais prête à tout annuler, à jeter mes vêtements en boule dans l’armoire et à aller me vautrer sur le canapé. Mais bon, je me fais violence et fais ce qu’il y a à faire. Je range consciencieusement mes affaires et mon amoureux découvre que je dépasse de 3 kilos la limite de poids des bagages (pas de mon poids !). Bon, on défait la valise et on trie… je porterai donc les mêmes chaussures pendant TOUTES les vacances, et il parait que 2 paréos c’est suffisant (?). Mais quelques jours plus tard, je suis récompensée. Me voilà à l’aéroport, excitée comme une puce à l’idée de prendre l’avion, heureuse de visiter tous les duty free, contente de goûter aux sandwichs d’aéroport.

Et puis, on monte dans l’avion, on s’installe pendant des heures et on rattrape son retard de lecture alors qu’on est déjà épuisés. Oui, moi, vraiment j’aime cet instant du voyage. Et puis, avec le peu d’énergie qui me reste et la digestion lente, j’arrive à bon port, heureuse de découvrir un nouvel endroit. Tout est nouveau, tout est beau, tout est ailleurs. J’adore. Un jour, je serai voyageuse professionnelle, c’est sûr. Ou mieux, je serai « découvreuse de vacances ». On profite des ces

supers instants, on se rend compte qu’on a utilisé qu’un seul paréo et que les tongs nous ont suivies partout. Et voilà… notre merveilleux séjour se termine. Faut refaire les bagages. Tout aussi ennuyeux qu’à l’aller, bien que je me fiche de ne pas froisser mes vêtements cette fois, et puis avec tous les souvenirs qu’on a ramenées, il faut tasser pour que tout rentre. Mon amoureux découvre qu’on dépasse de 3 kilos la limite autorisée par bagage…heu…là, vraiment, à part jeter mes tongs, je ne peux rien pour lui. Et nous voilà embarqués pour le voyage retour, à manger toutes les 2 heures, à regarder les films qu’on n’a pas eu le temps de voir à l’aller, et à craindre les heures de lessives à venir. On rentre, fatigués mais bronzés, on lave, repasse, range et là…on commence à regarder où on pourrait aller la prochaine fois.

Vous connaissez les Maldives ? Non ? Ok, je vous explique : vous avez vu des photos sur les Maldives ? Oui ? Et bien voilà, c’est VRAIMENT comme sur les photos. Voire même, en vrai, c’est encore mieux. Après des heures en avion à manger toutes les 2 heures (alors qu’on n’a pas faim), à regarder non-stop les films qu’on a loupés au cinéma (alors que l’on aurait mieux fait de dormir) on a enfin posé nos pieds gonflés à l’aéroport de Malé. Personnellement, j’avais « un peu » oublié qu’on avait encore 45 minutes de bateau rapide pour débarquer sur notre île-hôtel. Mais voilà, l’eau translucide et plate comme l’eau d’une piscine nous fait oublier qu’on n’est pas encore arrivées à destination. Parce que ce moment en bateau, c’est comme une excursion tellement c’est beau. Et puis, enfin, VOTRE île est là, qui vous attend, majestueuse et luxuriante. En s’approchant plus lentement, vous commencez à apercevoir des poissons multicolores autour du bateau.

Bon, on pourrait croire que pour des besoins commerciaux, ils ont rajouté des poissons, histoire d’attirer le chaland, mais non, pas du tout, ce sont de VRAIS poissons, avec de VRAIES couleurs et il y en a VRAIMENT beaucoup.

Le premier geste en débarquant c’est d’ôter vos chaussures (tant mieux, vous avez les pieds tout boudinés, leur rendre leur liberté leur fera du bien) parce que…bin y a que du sable. Du sable à la réception, du sable au restaurant, du sable partout. Et c’est donc les pieds dans le sable qu’on vous offre un jus de coco et qu’on vous installe pour vous expliquer le déroulement du séjour. Faut être honnête, moi, la seule chose qui m’intéresse, c’est de me jeter à l’eau. Mais je suis polie, alors je bois, je souris et… je laisse mes pieds jouer dans le sable. Et enfin, enfin, vous découvrez votre bungalow sur pilotis.

Vous avez déjà vu les bungalows sur pilotis ? Et bien là aussi, en vrai, c’est mieux ! Une vue à 180 sur une mer turquoise, un lit à baldaquin, un accès direct à la mer…le rêve. Sauf un soir, faut bien l’avouer, où on a eu droit à un orage tropical. Là, on a senti que ça tanguait un peu, on entendait les craquements du bois et je me suis même demandée quelle tête je ferai le lendemain en constatant que la maison serait détachée et voguerait seule au milieu de l’océan… Bon, rien de tout cela n’est arrivé et une heure plus tard, le sable était sec. Et puis, vous allez faire le tour de l’île à la nage, vous longez la barrière de corail et vous découvrez une faune et une flore extraordinaire. Tiens ? Une tortue marine : on la suit. Oh, une murène : on l’évite. Regarde, des dauphins !

Et si on faisait une excursion ? Oui, on va nager avec des raies manta et là, le spectacle nous subjugue… On poursuit par la recherche de dauphins et on en croise une centaine qui nous font un show incroyable. Du pur bonheur. Maintenant vous connaissez les Maldives. Enfin… en VRAI c’est mieux !

BLOSSOM #01 AUTOMNE/HIVER 2015
Douze jours en amoureux aux Seychelles
Diane, 44ans
Genève