Marrakech, hé ! La gazelle
Nous n’avons pas encore atterri que je suis déjà fascinée par le spectacle qui s’offre à moi. Mille et une kasbahs, un peu plus loin la médina ocre rougeoyante à la lueur d’un soleil au zénith, contrastent avec quelques petites oasis. L’Atlas en fond de tableau. « Wahouu ! » Ce panorama nous fait d’ores et déjà la promesse d’une semaine dépaysante. Bienvenue à Marrakech !
Tout droit sortis de l’aéroport, choix du taxi, le ton est donné ! Ici, on discute le prix avant de monter ! Gare à l’oubli sinon le tarif décolle à l’arrivée. (Note pour plus tard, ici, on discute TOUS les prix). Accrochez vos ceintures, s’il y en a une ! Restez cool, souriez et c’est parti ! Le séjour débute par une balade en calèche. Après tout, c’est les vacances et cela nous permettra de faire un tour d’horizon : tour des remparts, visite de la nouvelle ville de Guéliz, aperçu des jardins de la Menara, arrêt photo devant la majestueuse Koutoubia… Il est 16h passées, nous arrivons enfin, à proximité de la très célèbre place Jemaa El Fna, lieu de rencontres incontournable.
LA PLACE JEMAA EL FNA, FÉÉRIE DU SOIR
C’est au crépuscule que la magie opère. Quelques dizaines de vendeurs ambulants envahissent ce lieu extraordinaire. Sortis de toute part, les marrakchis se pressent et se rassemblent pour ne former qu’un seul et même corps. Les touristes se mêlent à ce spectacle incroyable : ça bouge, ça grouille, ça fourmille, bref ça vit ! Le son des flûtes orientales se répand et se lie aux voix des conteurs, chanteurs, rabatteurs ou autres saltimbanques. Dans l’obscurité naissante, au centre de la place, un nuage de fumée s’élève des stands éphémères autour desquels les marrakchis viennent dîner. Les effluves d’épices embaument l’air chaud de cette fin de soirée. Elles nous attirent et nous invitent à rejoindre les locaux pour prendre notre repas. Pour 100 dirhams max (9 €), c’est une soupe, des grillades, une boisson et une pâtisserie.
Le spectacle qu’offre cette place a ce petit quelque chose de féérique qui nous laisse sans voix, fascinés par les numéros proposés par ces acteurs d’un soir. Autour de nous, des charmeurs de serpents, des cracheurs de feu, des dresseurs de singes. Non loin, des femmes proposent des tatouages au henné ; ici, un groupe de musiciens berbères ou encore un conteur poussant un peu sa voix pour se faire entendre. C’est un véritable brouhaha permanent et pourtant quelle magie ! Mais attention, n’oubliez pas, photos et films se monnayent. Je l’apprends d’ailleurs à mes dépens lorsque voulant photographier l’ensemble de la place, je n’ai pas vu le charmeur de serpent, au premier plan, venu vite réclamer son bakchich. Nous finissons la soirée sur la terrasse de l’Argana Café, avec un délicieux et incontournable thé à la menthe. Ce café est tout fraîchement rouvert, profitez-en, il offre l’une des plus belles vues sur la Koutoubia et sur la place Jemaa El Fna.
LES SOUKS, UN DÉDALE INCONTOURNABLE
Cela fait partie de la culture marocaine : ici, même si nos « non mercis » sont bien accueillis, il faut tout négocier avant d’acheter. Il faut reconnaître que même si parfois cela peut paraître insistant, je garde de très bons souvenirs de nos échanges et de nos nombreux fous rires partagés avec les vendeurs.
Il nous faudra un peu de patience mais ce n’est pas grave, on en a et puis, on est en vacances ! Sur les conseils d’une amie, on entre dans ce dédale de ruelles étroites sans but précis, juste avec l’envie furieuse de flâneries et de découvertes en tout genre. Gare aux charrettes, ânes bâtés, bicyclettes et autres motos, ici, il n’est pas rare de ne pas avoir la place de se croiser !
À l’approche des stands d’épices, je ne peux que vous conseiller de garder vos sens en éveil : juste en fermant les yeux, je me rappelle encore de cette odeur si particulière émanant de ces étals : ras el hanout, safran, poivres, cumin, cannelle, coriandre et j’en oublie ! On continue. Je ne compte plus le nombre de « hé gazelle ! hé gazou ! » ou les accroches improbables « ici, ci moins cher que chez Liclerc » qui nous apostrophent. Les vraies rencontres sont là, juste derrière cet étal de cuir. Les cuves en métal rouillé, le sol en terre battue, le matériel de récupération stocké dans la cour arrière. Chaque détail témoigne de l’authenticité du travail et du peu de moyen de ces travailleurs. Pourtant, les tissus sont impeccablement exposés, les couleurs vives s’affichent dans une symbiose parfaite. Il y a, au fond de cet endroit, deux citernes remplies d’eau colorée, des fils suspendus sur lesquels sèchent des tissus rouges éclatants et ce vieil homme. C’est un teinturier. Debout, il remue ses tissus dans ce liquide rougeâtre à l’aide d’un manche en bois. Son pantalon a traversé les âges tout comme son caftan. Au premier coup d’oeil, il a l’air chétif et pourtant, ses mains marquées par son labeur pratiquent des gestes sûrs. Il nous sourit. Sans le moindre mot, il nous convie à le rejoindre. Nous entrons hypnotisés par son aura. Sans aucun doute, il est généreux. Sans aucun doute, il est passionné. Je le vois aux étoiles qui brillent dans ses yeux, à sa joie de vivre aussi. Il prend le temps, il nous explique son métier et son expérience avec les quelques mots de français qu’il connaît. Et, en un rien de temps, nous voilà embarqués dans une session d’essayage de chèches façon touareg ! Mé-mo-rable… Le temps est suspendu mais pas le porte-monnaie. Nous repartirons nos 2 chèches autour du cou, riant et heureux de cette rencontre, sans avoir retenu ni l’endroit ni le prénom de celui qui symbolisera notre plus bel échange. C’est aussi et surtout cela Marrakech : des rencontres qui marqueront ici notre séjour et nous laisseront une marque indélébile, une empreinte, de merveilleux souvenirs. Un coup de chaud ? Direction le Café Arabe, petite adresse fort sympathique où l’on peut se désaltérer sur une terrasse donnant sur la médina dotée de brumisateurs TRÈS appréciables en été !
Le jardin Majorelle
Enivrés et désorientés dans cette immersion au coeur de la ville fortifiée, rendez-vous au Jardin Majorelle pour une parenthèse botanique mais pas seulement. Pour nous y rendre, nous empruntons l’une des superbes portes qui percent les remparts de la médina, la plus célèbre et plus ancienne « bab Agnaou ». Pour quelques 40 dirhams/personne (3,80 €/pers), nous voilà au milieu d’une oasis de fraîcheur. De l’ombre, du calme. De quoi souffler un peu. Le tumulte est pourtant là tout près, juste de l’autre côté de ces hauts murs d’enceinte… Que dire de la beauté du lieu si ce n’est que c’est un véritable havre de paix au cadre enchanteur et aux couleurs acidulées. On y déambule, on y rêve, on se laisse porter. On admire cette végétation même sans avoir l’âme d’un jardinier. On contemple ces arbres d’où nous provient le pépiement des oiseaux venus trouver refuge, sans doute, eux aussi. Le temps est ici tout simplement suspendu. Nous sommes envoûtés par l’harmonie du lieu. Tout en longeant un petit cours d’eau, la bâtisse mauresque se dessine, son bleu intense nous saisit. « Depuis de nombreuses années, je trouve dans le Jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques » disait Yves Saint Laurent. Comme on le comprend ! Je n’en dirai pas plus…
Une cuisine riche et variée
Amoureux de la cuisine marocaine, gourmands ou gourmets de nature, vous ne serez pas déçus tant Marrakech regorge de bons restos. Goûtez à tout pour le plus grand plaisir de vos papilles : couscous, tajines, poulet aux olives, pastilla, harira et autres plats typiques… J’ai deux p’tites adresses que je conseille à tous. Caché au fond d’une ruelle, rendez-vous dans un ancien riad du XVe siècle dont je vous invite à pousser les portes, Dar Cherifa. C’est un petit café à la carte composée de quelques plats typiques et légers. Tout y est délicieux ! En terrasse, on sirote un thé à la menthe, on déguste quelques douceurs orientales pour le goûter. Il y a aussi la cuisine marocaine du restaurant Le Jardin, en plein coeur des souks, une vraie oasis au milieu de la médina, un couscous royal divin.
Des rituels, du bien-être, de la qualité
Pour moi, un petit tour au hammam du coin pour un moment détente, c’est l’idéal ! En fonction de chacun bien sûr, il existe de nombreuses adresses qui savent mettre en avant un savoir-faire unique à base de produits locaux. Rhassoul (savon noir), huile d’argan, eau de rose et graines de figues de barbarie. Pour un accès hammam et piscine, comptez entre 80 et 120 dirhams (7 à 10 €). C’est au Hammam de la Rose que je me rends en cette fin de journée. Un accueil chaleureux et une décoration raffinée, le tout dans le respect de la tradition orientale. Un massage à 250 dirhams (20 €) et je suis une autre femme ! Mesdames, je partage avec vous un conseil beauté qui marche et que j’ai ramené de là-bas. Il vous faut : un gant de crin, du rhassoul et de l’huile d’argan. Si vous ne savez pas où les trouver, un voyage s’impose ! Après vous être savonnée avec le gant de crin, enduisez votre corps avec le rhassoul − préalablement dissout dans un peu d’eau chaude − laissez poser 2 minutes puis rincez et séchez. Ensuite, imprégnez votre peau d’huile d’argan et c’est la douceur assurée !
Marrakech, porte ouverte vers le sud Marocain
Pour nous, direction Ouarzazate La Majestueuse et en bus s’il vous plaît ! Nous nous levons à l’aube pour affronter les quelques 200 km et ses 3 à 4 h de trajet dans les méandres de l’Atlas. J’ai adoré la route. Notre bus dévore l’asphalte à toute allure, laissant dernière nous, dans un lointain souvenir, l’atmosphère tintamarresque de la ville. C’est un Maroc authentique qui se révèle peu à peu. De petits groupes d’enfants marchent le long de la route d’un pas décidé, pour aller à l’école peut-être. Ils rient, ils jouent, leurs regards croisent les nôtres. Un instant. Nous doublons quelques charrues transportant travailleurs, ferrailles ou encore des marchandises. La montée du col du Tichka et ses 2260 m d’altitude plante le décor. L’ascension de l’Atlas nous ralentit. C’est à se demander si nous allons réussir à passer chaque relief. Le précipice est sur ma droite et je retiens ma respiration à presque chaque croisement avec un autre véhicule. Heureusement, nous en croisons peu ! La route s’ouvre progressivement sur un plateau désertique rocheux, entre montagne et désert.
C’est comme si les vents chauds du Sahara étaient venus balayer cette plaine, découvrant au fil du temps ses trésors : rochers, kasbahs, ksours, ça et là quelques oasis et des vallées florissantes. Je me souviens parfaitement de ce mélange de couleurs et de cette multitude de paysages, qui au détour d’un virage, se renouvelle, éternellement. L’arrivée à Ouarzazate m’offre un tas de clichés tant attendus. Nous apercevons la Kasbah d’Aït Ben Haddou − inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco − et passage obligé devant les studios de tournage de nombreux films. Notre visite des ruelles de Ouarzazate est rapidement écourtée car il fait très chaud. Nous trouvons refuge dans la kasbah de Taourirt où l’épaisseur des murs nous offre fraîcheur et beauté du lieu. Les salles se succèdent avec leur histoire et leurs multiples décorations murales aux mille et une couleurs posées sur l’ocre omniprésente des murs. À chaque ouverture, un coup d’oeil sur l’extérieur. Au premier plan, la vue sur les toits est imprenable. L’oued Drâa, le plus long fleuve du Maroc, au second plan, est bordé de quelques palmiers et plus loin, une nouvelle vallée invite à la randonnée. C’est de Ouarzazate que je ramènerai mon plus précieux souvenir : un bijou berbère en argent véritable chiné dans une coopérative artisanale. Ici, les prix sont fixes, affichés ET non négociables.
Une journée à Essaouira
Enfin, je vous inviterai à passer au moins une journée à Essaouira qui le mérite amplement. Après 2h de trajet en taxi, à l’horizon se dessine une baie, immense. Le bleu de l’océan jouxte le bleu azur du ciel et un ballet de mouettes et de cormorans virevolte au-dessus de l’eau. Le parfum iodé de l’océan est bien là, nos poumons s’emplissent de cet air frais. En fond, les remparts de la Mogador se devinent. L’arrivée dans la médina se fait en longeant la plage. Beaucoup de vent aujourd’hui, comme souvent. Il faut savoir qu’Essaouira est réputée pour cela. Au port, des pêcheurs rentrent d’une sortie en mer, d’autres travaillent leurs filets. Je ne peux m’empêcher de sortir mon objectif afin de capturer ce tableau. Oups, j’ai oublié. Les pêcheurs me rappellent à l’ordre : ah oui ! C’est vrai, tout se monnaye ! J’arriverai quand même à bénéficier d’un instant d’inattention pour ramener le précieux cliché. Ici, c’est la ville des artistes. Les peintres exposent et vendent dans toutes les rues. Les couleurs dominantes sont bleu et blanc. Une promenade sur les remparts qui surplombent l’océan est incontournable. Les mouettes, au-dessus de nos têtes, nous escortent. Essaouira et ses ruelles incroyables, ses belles portes en bois d’un bleu rappelant le bleu Majorelle, magnifiquement sculptées pour certaines.
De ci, de là, quelques chats profitent du calme de la médina pour faire la sieste. Tiens ! De jolis bijoux en argent dans un petit bazar, juste à côté, une galerie d’art et encore à côté, une boucherie. Et surprise ! Une carcasse suspendue, à l’entrée de cette toute petite échoppe dont l’étal est quasiment installé sur la rue. Je souris tant la situation est improbable et pourtant c’est aussi ce décalage avec notre mode de vie qui me plaît tant et me dépayse. Plus loin sur la plage, des cerfs-volants ont pris place et partagent les airs avec les volatiles. Quelques badauds se prêtent à une balade, à dos de dromadaires, le long des vagues, vivant sans nul doute un moment inoubliable.
Sur le retour, nous traversons des champs d’arganiers qui s’étendent à perte de vue. Quelques chèvres participant à l’entretien des parcelles ont grimpé dans les arbres et posent façon boules de Noël. Arrêt obligatoire dans une coopérative de femmes pour la production d’huile d’argan. Je tenais absolument, si je devais ramener de l’huile, à passer par l’un de ces endroits qui valorise le travail local sans contrefaçon aucune. Pendant la présentation du lieu, je délaisse très vite les explications de notre hôte pour me joindre au petit groupe de femmes travaillant à même le sol. Elles m’invitent parmi elles et peu importe la barrière de la langue, on se comprend, on partage. Elles m’expliquent tant bien que mal leurs méthodes de travail auxquelles je m’essaie. Discussions, rires, quels beaux moments de partage. Encore un très beau souvenir dans un coin de ma tête !
Le séjour touche à sa fin. Une semaine trépidante, une semaine évidente. Ce que je garderai précieusement, ce sont ces rencontres, ces gens heureux, cette place Jemaa El Fna si féérique, ces sourires qui ont croisé notre route. Ce soleil qui réchauffe doucement puis intensément. Cette beauté éclatante de chaque lieu visité, chaque couleur, des remparts aux palais en passant inévitablement par le Jardin Majorelle. Les calèches, les charrettes, les dromadaires, les taxis, un code de la route inexistant…ah bon ? Je ne vous l’avais pas dit avant ! Plus que jamais, je vous invite à vivre ce voyage sonore, olfactif et visuel que vous promet Marrakech. Moi, la gazelle, c’est sûr, dès que je peux, j’y repars !
We haven’t even landed yet and I’m already fascinated by the spectacle that opens out before me. One thousand and one kasbahs, and further on, the medina glowing reddish-ochre in the hot sunlight, contrast with a few small oasis here and there. The Atlas Mountains in the background. Wow! This breath-taking panorama promises a week full of unfamiliar and exotic experiences. Welcome to Marrakesh!
Just out of the airport, we get a foretaste of how things are done here as we try to choose a taxi. In Marrakesh, you negotiate the price before you get into the car! Forgetting could prove expensive, as the rates shoot up when you get to your destination. (Note for later, here, ALL prices are up for negotiation). Fasten your seatbelt, if there is one! Sit back, relax, and off we go! Our stay begins with a ride in a horse and carriage. After all, we’re on holiday and it’s the opportunity to check things out: tour of the ramparts, visit of the new town of Guéliz, a glimpse of the Menara gardens, a photo shoot in front of the majestic Koutoubia mosque…it’s past four p.m. and we arrive at last, close to the very famous Jemaa El Fna square, where many a memorable encounter is made.
THE JEMAA EL FNA SQUARE, NOCTURNAL MAGIC
As twilight falls, the square begins to work its magic. Dozens of street sellers invade this amazing place. Teaming in from everywhere, the marrakchis scurry about and then group together to form a single amorphous mass. The tourists join the throng to experience the incredible show and the streets are suddenly swarming, teaming with people as the whole place comes alive! Strains of music from oriental flutes float on the air and mingle with the voices of storytellers, singers, touts and other entertainers. As day turns to dusk, in the centre of the square, a cloud of smoke billows into the sky from the rickety stands where the marrakchis come to eat. Smells of fragrant spices fill the hot air of the late summer’s evening, drawing us towards the stands to join the locals for a meal. For no more than 100 dirhams (€9) the menu includes soup, grilled meats, a drink and a pastry dessert. The thriving, colourful spectacle in the square has something magical about it which leaves us speechless, fascinated by the performances put on for us by these one-night actors. All around us, snake charmers, fire eaters and monkey tamers capture our attention. Nearby, a group of women propose henna tattoos; a little further on, a group of Berber musicians play with gusto, and over there a storyteller raises his voice a little to be heard above the clamour. The cacophony is relentless and yet how enchanting! Be careful though; remember that photos and films have a price. I quickly learned my lesson when I wanted to take a photograph of the scene in the square – I didn’t see the snake charmer in the foreground, who rushed up to claim his baksheesh. We ended the evening on the terrace of the Argana Café, sipping a delicious traditional mint tea. The café has just reopened, so come and enjoy a drink here; it has one of the most beautiful views of the Koutoubia mosque and the Jemaa El Fna square.
THE SOUKS, A MUST-VISIT LABYRINTH
The souk is an integral part of Moroccan culture: here, even if our “no thank-yous” are graciously accepted, you have to haggle for everything before you buy. I have to admit that even if it was sometimes a little insistent, I have some wonderful memories of our negotiations and the great laughs we had with the street sellers. We’re going to need a good dose of patience, but it doesn’t matter, we’ve got loads, and anyway, we’re on holiday!
On the advice of a friend, we plunge into the maze of narrow streets without any real idea of where we are going, just a burning desire to saunter around the stalls, feast our eyes on new discoveries and drink in the atmosphere. Watch out for the carriages, donkeys carrying pack-saddles, bicycles and mopeds because there’s not always enough room for everyone to get past! If there’s one piece of advice I would give you, it’s to sharpen your senses when you get to the spice stalls: even now just by closing my eyes, I can still smell the unusual perfume so characteristic of these stands: ras el hanout, safran, peppers, cumin, cinnamon, coriander…there are so many I can’t remember them all! We press on. I’ve lost count of the number of times I’ve heard “Hey gazelle! Hey gazou!”1 or the improbable things traders shout out to attract our attention, like: “We’re less expensive than Liclerc 2 here.”
This is where the real encounters take place, just behind this stall of leather goods. The rusted metal tanks, the beaten earth floor, salvaged equipment stored in the back yard. Each little detail is a reminder of the authentic craftsmanship here and the meagre resources the workers have to do it. And yet the fabrics are beautifully displayed, the bright colours complement one another magnificently. Right at the back of this stall, there are two tanks full of coloured water and washing lines on which the vivid scarlet fabrics are hanging to dry. The old man tending the stall is a dyer. Standing next to the tanks, he stirs the cloth in its bath of reddish liquid using a wooden stick. His trousers bear the marks of time, just like his kaftan. At first glance, he seems rather frail, but his work-worn hands are deft and precise. He smiles at us and without a word, invites us to come closer. We walk in, enraptured by his aura. It’s obvious that he is generous, and obvious that he is passionate about what he does. I can tell by the light that shines in his eyes, by his ebullience. He takes the time to explain his work and experience to us in the few words of French he knows, and before we know it, we are trying on tagelmusts like real Tuaregs! An epic moment… For a moment, time stands still, but the coins still jingle in our purses. We leave wearing our tagelmusts around our necks, laughing and buoyed up by our brief encounter with the dyer, without remembering the place or the name of the person who was to embody the memory of our most enriching experience. That’s what Marrakesh is really all about; meeting people who will always stand out in our minds when we think back on our holidays, and who will leave us an indelible, magnificent souvenir. Feeling the heat? Head for the Café Arabe, a great little place where you can relax and have a refreshing drink on the terrace which looks out over the medina. It even has atomisers which are a real godsend in summer!
THE MAJORELLE GARDENS
Intoxicated and disorientated by our captivating adventure into the heart of the fortified city, we decide to go to the Majorelle Gardens for a botanical break. We enter through bab Aganou, the oldest and most famous of the superb gateways in the ramparts of the medina. For around 40 dirhams (€3.80) each, we suddenly find ourselves in the midst of a refreshing oasis. In the soothing shade and delicious calm, it’s a place where we can enjoy a bit of respite. And yet the urban pandemonium is just a stone’s throw away, on the other side of the high surrounding walls… I’m at a loss for words to describe the beauty of this floral sanctuary, apart from to say that it’s a real haven of peace, an enchanted garden illuminated by splashes of tangy colour. We wander around daydreaming, losing ourselves in the tranquil atmosphere. We admire the stunning range of plants even though we are not the least bit green-fingered. Looking up into the trees, we can hear the cheeping of little birds; perhaps they have come to seek refuge here too. Time simply stands still. We are completely enthralled by the peaceful serenity that reigns here. As we walk alongside a little stream, the Moorish building appears on the horizon and its deep blue captivates our attention. As Yves Saint Laurent once said, “For many years now, the Majorelle gardens have been an eternal source of inspiration and I have often dreamt of its unique colours”. I know exactly what he means! His words say it all…
A RICH AND VARIED CUISINE
Whether you are a fan of Moroccan cuisine, or simply love food and gourmet dishes, you are in for a real treat. Marrakesh is packed with wonderful restaurants whose menus are full of delights to tickle your taste buds: couscous, tajines, chicken with olives, pastilla, harira and other typical soups… I have two personal favourites that I’d recommend to anyone. Hidden at the end of a narrow little street is an ancient 15th century riad, Dar Cherifa, which is well worth a visit. It’s a little café with a menu of light, traditional dishes, and they’re all absolutely delicious. Sit out on the terrace and sip a mint tea, or enjoy a selection of oriental sweetmeats for an afternoon snack. Then, there is the Moroccan cuisine served by Le Jardin right in the midst of the souks, a real oasis in the medina, and their royal couscous is heavenly.
RITUALS, WELL-BEING AND QUALITY
A wee visit to the local hammam for a relaxing breather is just what the doctor ordered! Depending on your personal tastes, there are many different places to choose from, each one specialising in its own technique based on local products like rhassoul (black soap), argan oil, rose water and prickly pear seed oil. For the hammam and the swimming pool, entry fees are somewhere between 80 and 120 dirhams (€7 – 10). I decided to round off my day at the Hammam de la Rose.
I was given a warm welcome in this tastefully decorated hammam which exudes oriental tradition. After a massage for 250 dirhams (€20) I was a different woman! Ladies, I’m going to share a beauty secret I learnt there, one which really works! You will need: an exfoliation glove, some rhassoul and some argan oil. If you don’t know where to find them, perhaps it’s time to travel! Once you have soaped yourself using the exfoliant glove, dissolve some rhassoul in a little hot water and rub it all over your body. Leave it on for two minutes, then rinse off and dry. Next, gently work in the argan oil and your skin will be silky smooth!
Marrakech, the gateway to south Marocco
Next, we steel ourselves and brave the bus ride to the majestic city of Ouarzazate. We get up at the crack of dawn to tackle the 3-4 hour journey that takes us 200 km along the winding roads of the Atlas Mountains. I love the drive through the authentic Moroccan landscape and culture I discover as the kilometres go by.
Small groups of children are walking determinedly along the road, perhaps on their way to school. They are laughing, playing; our eyes meet theirs, just for a moment. We overtake a few carriages transporting workers, scrap metal or other types of merchandise. Our bus eats up the kilometres, leaving the hullabaloo of the city behind us like a far-off memory. The climb up to the Tichka pass at an altitude of 2,260 m sets the scene, and the ascension of the Atlas Mountains really slows us down. We sometimes wonder whether we are actually going to make it! A precipice drops away to my right and I hold my breath every time we pass another vehicle – luckily they are few and far between! The road gradually opens out onto a rocky, arid plateau, a kind of no-man’s-land between the mountains and the desert. It’s as if the warm Sahara winds have swept across this plain, gradually uncovering its treasures: rocks, kasbahs, ksours and here and there, an oasis and thriving valleys. I can remember every last detail of the kaleidoscopic colours and the ever-changing scenery, with a different landscape around every corner.
Our arrival in Ouarzazate is the bunch of clichés that I’d been hoping for. We see the Ksar of Ait Ben Haddou – a Unesco World Heritage site – and can’t miss seeing the studios where many a film has been made. We rapidly curtail our walk through the narrow streets of Ouarzazate as it is intolerable in the blistering sun. We seek refuge in the Kasbah Taourirt, where the thick stone walls give us respite from the heat while we marvel at the beauty of the ancient fort. One room leads into another, and each has a story to tell, evoked by the many wall hangings in myriad colours which contrast with the ochre stonework. We get a glimpse outside at each window, and in the foreground, a stunning view out over the rooftops. In the background, palm trees grow on the banks of the Draa, Morocco’s longest river, and further off still, the sight of a new valley makes us want to set off with our backpacks to explore. I brought my most precious souvenir back from Ouarzazate: a solid silver Berber jewel that I found in a craftsmen’s’ cooperative, where the prices were set, displayed AND non-negotiable.
A DAY IN ESSAOUIRA
To end the tour, I would strongly urge you to spend at least a day in Essaouira, which is well worth a visit. After a two-hour taxi ride, a vast bay appears on the horizon. The deep blue of the ocean merges with the azure blue of the sky, and a flurry of seagulls and cormorants soar over the water. The salty scent of the ocean is omnipresent and we eagerly take in lungfuls of the refreshing sea air. We can just make out the ramparts of Mogador in the distance. We walk along the beach to get to the medina. It’s very windy today, as it often is; Essaouira has a reputation for being blustery.
In the port, fishermen are coming back from a few hours spent at sea, and others busy themselves mending their nets. I can’t help grabbing my camera to capture the scene. Whoops, I forgot. The fishermen soon remind me though: here, everything has to be bargained for! I still manage to get my photo though, when they are distracted by something else. This town is an artist’s world; in every street, painters display and sell their work. The predominant colours are blue and white. You can’t leave without a walk around the city walls, overlooking the ocean. The gulls accompany us, soaring above our heads. Essaouira and its fascinating maze of narrow streets, and the beautiful wooden doors of the houses, some of them bearing magnificent carvings, are painted in a blue that reminds us of the Majorelle blue. Here and there, a few cats enjoy the peace and quiet of the medina to have a nap. How strange! A gorgeous display of silver jewellery in a little bazaar, just next to an art gallery, and next to that, a butcher’s. And surprise! A carcass is hanging in the doorway of this tiny little shop, where the stall is almost jutting out into the road. I smile at the unlikely vista before me, and yet it’s also this change of scenery and marked contrast with our own way of life that I like so much.
Out on the beach, a few kites have claimed a space in the sky and dance on the wind among the birds. A few people are out for a leisurely ride along the shoreline on camels; doubtless an unforgettable experience.
On our way back, we pass through fields of argan trees which seem to stretch into the distance as far as the eye can see. A few goats who do their bit to keep the plots clear have climbed into the trees and are nestled in the branches like baubles on a Christmas tree. Naturally, we stop in a women’s cooperative for the production of argan oil. I was adamant that if I were to bring some oil back home, I wanted to buy it in one of these places which promotes local work with no risk of imitations. As our host is presenting the cooperative, I soon leave him to his explanations to go and meet the little group of women who sit working on the floor. They invite me to sit with them, and despite the fact that we don’t speak the same language, we manage to understand one other and share our views. They explain how they work as best they can and I try to copy what they are doing. We chat, we laugh, it’s a wonderful moment of complicity, and yet another photograph taken in my mind’s eye for the photo album I’ll never lose.
The holiday draws to a close; it’s been a frantic, no frills week. The people I met during my stay here are what I will cherish the most, their happy, delighted faces, the magical Jemaa El Fna square, the smiles we received along the way. The sun, warm on my skin at the beginning of the day, then beating down to send me scurrying for shade as it reaches its highest point in the sky. The radiant beauty of every place we visited, from the ramparts to the palaces, and of course, the magnificent Majorelle gardens. The horse-drawn carriages, the carts, camels and taxis and a non-existent highway code… Ah! Perhaps I forgot to mention that!
If you get the chance, you really should go and experience the voyage bursting with myriad sounds, bitter-sweet smells and stunning views that Marrakesh has to offer. As for me, the gazelle, I’m going back there as soon as I can!
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1. ‘gazelle’ (f) and ‘gazou’ (m) are the terms used in the souk to call out to tourists and attract their attention
2. ‘Liclerc’ = Leclerc a French supermarket chain, whose slogan is “it’s cheaper at Leclerc”.
Mes conseils
Argana Café
place Jemaa El Fna
Le Jardin
32 Souk Sidi Abdelaziz
Café Arabe
184 rue Mouassine, médina
Restaurant La Terrasse des Épices
15 Souk Cherifia, Sidi Abdelaziz
Restaurant Les jardins de la Médina Derb Chtouka
21 quartier de la Kasbah
Café /salon de thé Dar chérifa
Mouassine, médina
Le Hammam de la Rose
Route Sidi Abdelaziz
BLOSSOM #02 MAI 2016
Marrakech, hé ! La gazelle
Marjorie, 30ans
Pau