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FanFan

Fanfan, l’artiste plasticienne
enfin à Biarritz

Les poètes ont de tout temps entretenu une passion pour les roses ; certaines éclosent au matin, d’autres se préparent en secret en hiver ou sont lacées dans un corset de velours vert… Celle de Fanfan a été plantée au printemps 2018 dans son jardin parisien pour marquer une nouvelle étape dans sa vie. 

Après avoir mis son talent de plasticienne coloriste au service des plus prestigieuses maisons de couture et de joaillerie parisiennes en apposant sur leurs bijoux ses couleurs uniques, cette luzienne d’origine le met désormais au service de ses propres créations – sculptures, statues, bijoux… – en installant désormais son atelier au Pays Basque, à Biarritz, pour y puiser une « authentique liberté de création ». Ses premières réalisations sont nées, il y a 20 ans, de l’utilisation des surplus de laques et résines colorées, qu’elle n’acceptait plus de jeter, soucieuse déjà, à son échelle, de la protection de la planète, donnant naissance à de formidables compressions lui permettant d’expérimenter de nouvelles voies artistiques. Il faut voir et se laisser emporter par ses sculptures compressées et colorées en lévitation dans un nid de cristal de synthèse et ses grandes sphères transparentes dans lesquelles le souffle du cosmos s’est, semble-t-il, arrêté pour l’éternité. Comme beaucoup de poètes, c’est à la douce lumière de la lune que Fanfan travaille. Sa « connexion à l’Univers » lui donne l’inspiration la nuit. Et c’est au petit matin que l’oeuvre se crée. Érudite dans les domaines de la mythologie et du bouddhisme, Fanfan vous emmène ailleurs pour une merveilleuse odyssée artistique.

D’une Odyssée à une légende

L’histoire qu’elle aime raconter, celle de ce galion retrouvé échoué dans le Golfe de Gascogne, a tout d’une légende basque. Il a parcouru les océans, bravé les tempêtes, du milieu du Pacifique à la côte basque avant de s’échouer et de révéler un surprenant trésor : des pièces de monnaie et deux figurines représentants les divinités Bakea (la Paix) et Indarra (la Force). « Nous sommes tous à la fois Bakea et Indarra. Dotés de paix et de force pour ne faire qu’un. » Il n’en fallait pas moins à Fanfan pour créer ces deux personnages. Et en les imaginant, demain, à taille humaine, en bronze ou en marbre. Un jour peut-être, cela deviendra réalité, les mécènes pour ce projet hors norme étant toujours les bienvenus. Fanfan continue également d’exercer son précieux savoir-faire « bijoux » en réinterprétant la culture locale : la pelote basque, la fleur de piment, le béret, l’espadrille… sous formes de colliers, bracelets et porte-clés en argent, or, laques colorées… La rose de Fanfan (« le rose… c’est la couleur de ma vie ») n’a pas été oubliée. Vous la retrouverez sur un précieux foulard de soie ou en tableau, à travers une étonnante interprétation pixelisée… Une façon aussi, sans doute, de faire le lien entre sa vie d’avant et celle d’aujourd’hui.

FANFAN 
9 av louis Barthou
64200 Biarritz

Textes : Emmanuel PASCUAL
Photographe : Jean-Michel Ducasse