C’est leur façon d’aimer.

DÉBUT DE JOURNÉE.

Pierre rit, et rit encore. Ses jambes semblant danser de bonne humeur, il se déplace avec entrain dans son petit bistrot des Halles en saluant chaleureusement chacun de ses clients qui sont là ce matin pour le café. Véronique le regarde avec complicité. Ces deux-là se sont rencontrés à 15 ans à peine. Les grands-parents de Pierre étaient bistrotiers à Paris. « Malheureusement, c’est dans les gènes » plaisante-t-il. La semaine, ils offrent le simple café du matin ou le repas du midi avec chaleur et convivialité. Leur croque confit de canard, les ensaladas à l’espagnole et les chipirons à la Luzienne le vendredi midi, c’est la cuisine qui leur ressemble, emplie de générosité et concoctée par Pierre avec des produits locaux. Dans la belle aventure, on a aussi Yann le jeune apprenti qui a parfaitement adhéré au concept. « On s’entend très bien avec lui, on déconne souvent. » Oui, les quinquas peuvent faire rougir les plus jeunes, le sens de la fête ils l’ont, les boules à facette au plafond aussi. « Le samedi, c’est tapas fait maison bien sûr et musique dès 11 heures. Les gens viennent avec leurs paniers remplis des courses des Halles, s’arrêtent ici. On leur garde au frigo le temps de partager un moment avec eux. Et nous, on a peur de rien, on met les chapeaux, on danse et c’est parti ! » raconte Véronique. Ici, chaque mur, chaque recoin gardent une empreinte des bons moments. Babé, Lolo, Thierry, Claire, Sonia, Nono, Linda, Marcelle, Julia, les Stéphane, Jean-Philippe et les autres… font partie de la clique depuis des années. Et s’y ajoutent chaque semaine les nouveaux visages qui ont bien senti que l’adresse valait le détour. Le bistrot met tout le monde d’accord quels que soient les âges, les goûts et les couleurs.