Un virage, des cheveux longs, un feu de bois, bullitt… et cuisines tendances Ne pas confondre vitesse et précipitation. Le proverbe colle à merveille à Frédéric et Chloé Depresle, le fondateur et la tête chercheuse de Cuisines Tendances.

La vitesse, c’est ce qui les a fait se rencontrer, dans une ancienne vie où lui était pilote automobile et elle attachée de presse dans la Formule 1. La précipitation, c’est ce qu’ils essaient d’éviter, même si tous deux fourmillent d’idées et d’envies. Même le débit de leurs phrases frôle l’excès de vitesse tant on les sent curieux, bosseurs, boulimiques, hyperactifs. Pas faciles à suivre, mais terriblement attachants… Dernier projet en date, le relooking de leur espace de vente, plus chaleureux, mais toujours tiré vers le design et un partenariat avec des marques allemandes dont ils apprécient la qualité, que ce soit dans le meuble, avec Leicht, ou dans l’électroménager avec Miele. Un clin d’oeil sans doute à leur goût pour les belles mécaniques allemandes ! Pendant que Frédéric continue de téléphoner et vous parle tout en bookant des dossiers, la conversation se poursuit avec Chloé, à trois voix donc ! La chercheuse de tendances, curieuse, enthousiaste, lookée, c’est elle, « tout ce qui touche à l’art de vivre me passionne. » Dans son inventaire à la Prévert, Fernand Léger côtoie Jean Nouvel, les Rolling Stones et Henri IV ! « Au départ, je n’étais pas forcément convaincue qu’on pouvait s’éclater dans la cuisine, mais c’est créatif, déco presque archi. Il faut faire évoluer le point de vente, construire un réseau, l’animer autour du sponsoring par exemple que l’on fait sur le Grand Prix de Pau. Alors maintenant, quand je rencontre les étudiants de l’ESC, je sais les convaincre qu’on peut s’épanouir dans ce milieu ! »

ÉCOUTER, TRANSCRIRE, SUIVRE

L’écoute, le conseil, c’est primordial dans ce métier. C’est le domaine réservé des deux maestros vendeurs, Stéphane, 15 ans de maison, look de créa arty et voix réservée, et Andy, hipster fashion entré à 19 ans pour un stage de BTS design d’espace et resté depuis six ans. Il maîtrise le dessin assisté par ordinateur comme personne et pilote son ordi comme vous votre smartphone. À la clé, huit heures de travail pour un plan 3D bluffant qui restituera l’ambiance de votre future cuisine, couleurs, déco et accessoires compris. Un peu à l’opposé du cliché qu’on se fait du vendeur de cuisine, le duo de concepteurs/vendeurs impose sa patte – déco, design, sobriété, audace et surtout pas de total look – mais sait aussi s’adapter aux clients. « La partie technique, on en parle en général avec celui qui cuisine dans le foyer. Chaque projet, c’est une histoire avec des gens d’horizons très divers. Ça raconte le mode de vie, la famille. Il faut être attentif, savoir anticiper les contraintes, voire dire non quand un projet est irréalisable techniquement, être rigoureux sur le métrage, la pose, se déplacer chez le client. On vend un produit non fini, donc il y a vraiment une dimension d’accompagnement, de maîtrise d’oeuvre. Il faut aussi connaître tous les corps de métiers qui vont intervenir – plomberie, électricité.

Bref, on suit nos clients de A à Z, du premier rendez-vous à la pose » résume Stéphane. Une méthode favorisée par une équipe de poseurs ultra pros et même une marbrerie intégrée où les clients peuvent choisir la pierre de leur futur plan de travail. « C’était une idée de Fred, il y a 11 ans, pour apporter plus de qualité et permettre de réaliser un vrai travail sur-mesure. » ajoute Chloé. « On achète des quartz et des marbres italiens et de la pierre d’Arrudy. C’est important de capitaliser les savoirfaire locaux. On est seulement deux cuisinistes indépendants en France à avoir une marbrerie intégrée, le deuxième, c’est mon beau-frère à Dijon ! » Sortir du cadre classique, faire bouger leur métier, c’est vraiment l’ADN du couple qui a eu mille vies – restaurant, écurie de course, société immobilière – et court toujours parce que la vie va plus vite avec des projets.